Réalisé par Fabien Constant, le film Mademoiselle C. actuellement en salle suit Carine Roitfeld, l’ancienne rédactrice en chef du Vogue français durant la réalisation de son premier magazine en solo : CR Fashion Book.
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En allant voir ce film, je cherchais à en apprendre plus sur la personnalité sulfureuse de Carine Roitfeld partie avec pertes et fracas du groupe CondéNast en 2011. Carine Roitfled s’est surtout fait connaitre en donnant une touche particulière aux photoshoots qu’elle supervisait dans les années 90. Cette esthétique du porno-chic a fait d’elle la confidente, la muse et l’inspiratrice de Tom Ford, alors Directeur Artistique de Gucci. Carine Roitfeld a alors pu tisser autour d’elle toute une sphère d’influence et de réseaux où gravitent les personnalités les plus importantes de la mode qui apparaissent elles-aussi dans le film comme Karl Lagerfeld, Bruce Weber ou Ricardo Tisci. Mention spéciale à Tom Ford que l’on entend conter une nouvelle qu’il a écrite d’une voix sensationnellement envoutante.
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Carine Roitfeld et Emmanuelle Alt, l’actuelle rédactrice en chef du Vogue français
Dès le début de la réalisation du premier numéro de CR Fashion Book, le film donne à voir l’importance des crédits dans les shootings de mode. L’équipe de Carine Roitfeld a pris la décision de ne pas faire apparaitre des pièces de créateurs sur la couverture pour ne pas risquer de froisser un annonceur dans un premier numéro qui se veut aussi neutre que possible. Car ce n’est pas le contenu rédactionnel qui posait problème mais bien la manière de le mettre en place. Car si les marques acceptent sans problème de prêter au studio de Carine Roitfeld leurs vêtements, ce sont les photographes chargés de les sublimer qui se désistent les uns après les autres… On voit bien les liens difficiles entre les photographes de mode et les magazines pour lesquels ils travaillent. Carine Roitfeld ne parvient pas à booker des photographes de renom comme Mario Testino ou Annie Leibovitz car CondéNast faisait pression sur eux pour ne pas qu’ils travaillent avec Carine Roitfeld. Dans ces conditions, on se doute qu’il est plutôt aisé de se présenter comme découvreur de talents. Nécessité oblige… C’est alors qu’on en vient à penser aux relations qu’entretiennent ces personnalités dont on se demande si elles font bien de tenter de mêler travail et vie privée. Carine Roitfeld peut-elle compter sur toutes ces personnes qui gravitent autour d’elle et qui se disent ses amis ?
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Carine Roitfeld travaillant avec son équipe
On voit très bien dans ce film combien il faut brosser les annonceurs dans le sens du poil pour des magazines qui dépensent des sommes colossales pour leurs shootings sans vraiment respecter les budgets qu’ils s’étaient fixés. Car les magazines de mode doivent offrir une part d’iréél au lecteur. Carine Roitfeld explique bien cela à un moment en disant que la mode c’est construire la personne que l’on rêve d’être. Et c’est bien autour du rêve qu’est construite une grande partie du film
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Avec Karl Lagerfeld et Kirsten Dunst
Du Gala de l’AMFAR à Cannes et son défilé de mode caritatif rassemblant les plus grands mannequins au Bal du Met et ses tablées illustres, Mademoiselle C. livre une part de rêve aux spectateurs. On voyage aux quatre coins du monde au gré des soirées, des shootings et des rendez-vous professionnels de Carine Roitfeld et on rencontre Anna Dello Russo, Alber Elbaz, Donatella Versace et tous les autres. Mention spéciale au shooting Haute-Couture onirique qui a eu lieu la nuit dans les rues de Paris et qui sublime la robe de mariée portée par Lindsey Wixson lors de la clôture du défilé Chanel Haute-Couture 2013. Et puis, on ne peut que féliciter Fabien Constant pour avoir réussi à capturer des instants si furtifs et particuliers qu’on se sent comme privilégié de les voir dévoilés sous nos yeux comme ce baiser furtif entre Jack McCollough et Lazaro Hernandez, les si discrets créateurs de Proenza Schouler, ou encore ce moodboard de Joseph Altuzarra sur lequel Carine Roitfeld est épinglée voire même cette séquence surréaliste dans laquelle Karl Lagerfeld interrompt une séance de fitting pour aller jouer avec un petit garçon de trois ans…
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Robe clôturant le défilé Chanel Haute-Couture 2013
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Carine Roitfeld découvrant son portrait sur le moodboard de Joseph Altuzarra
Carine Roitfeld est finalement présentée dans ce film de la manière la plus positive qui soit. Cependant, on sent bien qu’il y a quelque chose derrière cette façade guillerette. On sent la poigne d’une femme de tête qui a su se frayer un chemin dans le monde de la mode sans se soucier des inimitiés qu’elle pourrait faire naitre.
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