Les numéros de février 2014 des magazines de mode ont apporté avec eux les nouvelles campagnes des marques de luxe. C’est l’occasion pour ces maisons de montrer la manière dont elle retranscrivent l’esprit d’une collection en mettant en avant les éléments qu’elles estiment le mieux l’incarner.
Cette saison, Louis Vuitton surprend avec une communication très différente des précédentes. Plus de mise en scène rappelant trait pour trait le défilé SS14 qui a été le dernier de Marc Jacobs à la tête de la Direction Artistique comme cela avait été le cas lors des saisons précédentes. Les visuels sont simples et épurés et se concentrent sur des égéries au capital iconique certain.
Pour le Printemps 2014, Louis Vuitton ne mettra pas en avant le côté gothique et très sombre de sa nouvelle collection de prêt-à-porter. Les bodys brodés de plumes auraient-ils finis par trop évoquer l’atmosphère de la campagne Automne-Hiver 13-14 de Gucci? La collection finale de Marc Jacobs a-t-elle été jugée trop triste? Toujours est-il qu’un recentrage certain s’est opéré chez le malletier.
En mettant en avant les histoires que les égéries ont eues (ou cherche-t-on à nous le faire croire?) avec leur sac fétiche, Louis Vuitton cherche à établir le statut d’icône pour leurs sacs. Ceux-ci deviennent des « it-bags » mythiques en cotoyant des égéries mythiques. Si Catherine Deneuve vit autant de choses avec son sac Louis Vuitton, c’est que celui-ci est une valeur sûre de son dressing et de la maroquinerie. Il ne la laissera jamais tomber.
Louis Vuitton se recentre donc sur ses belles pièces et non plus sur son monogramme. Il construit leur histoire afin que celles-ci prennent leur envol et existent par elles-mêmes. Dira-t-on bientôt « un NN14 » comme on dit « un Birkin » ou un « Peekaboo »? En tout cas, cela permet à la marque de s’assurer une notoriété non-liée à celle d’un Directeur Artistique qui n’est finalement que de passage dans une maison.